Saint Bruno

Publié le 03/06/2015

Saint BrunoL’HISTOIRE DE SAINT BRUNO

Né à Cologne, en Allemagne, vers 1030, Bruno vint très tôt étudier à Reims dont l'école cathédrale était réputée dans toute l'Europe chrétienne. Ses études achevées, il devint chanoine du chapitre cathédral de Reims. À l'âge de 28 ou 29 ans, il fut choisi comme écolâtre, c'est-à-dire maître général de l'université de la ville. Les témoignages de ses anciens élèves attestent la haute qualité de son enseignement et témoignent de sa grande influence spirituelle sur eux. Sa science, son intégrité, sa bonté rayonnaient. Il devint l'un des premier maîtres de son temps. Bruno était clerc, c'est-à-dire consacré à Dieu dans le célibat, mais les documents de l'époque ne nous permettent pas de savoir s'il fut ordonné prêtre ou non.

En 1067, un ambitieux corrompu réussit à obtenir, à prix d'argent, le siège archiépiscopal de Reims. Peu de temps après, Bruno et quelques-uns de ses confrères chanoines s'opposèrent à lui avec un grand courage. Ils furent privés de leurs biens, persécutés, mais résistèrent jusqu'à la déposition de l'archevêque indigne. Bruno était pressenti pour lui succéder, mais il décida alors de répondre à un plus haut appel, en quittant tout pour devenir moine. Après un premier essai de vie monastique à Sèche-Fontaine, aux confins de la Champagne et de la Bourgogne, en 1084, il prit la route de Grenoble, avec six compagnons, pour y rencontrer le jeune et saint évêque Hugues. Peu de temps auparavant, celui-ci avait vu en songe Dieu se construisant, pour sa gloire, une demeure au désert de Chartreuse ; sept étoiles lui en montraient le chemin. Aussi, lorsque Bruno et ses compagnons vinrent à lui, il les accueillit avec grande bonté et les conduisit au désert où ils s'installèrent. Ils y commencèrent une vie toute de prière et de contemplation, dans le silence et la solitude austère des montagnes de Chartreuse. L'évêque Hugues demeura tout au long de sa vie leur ami et leur protecteur.  

Six ans à peine s'étaient écoulés depuis l'arrivée des ermites, lorsque, au printemps de 1090, le pape Urbain II, ancien élève de Bruno, l'appela auprès de lui comme conseiller. Le cœur brisé, Bruno décida d'obéir. Ses frères, découragés par son départ, pensaient ne pouvoir sans lui persévérer dans leur vocation. Peu après, ils se ressaisirent et reprirent leur vie régulière. De son côté, Bruno obtint du pape la permission de quitter la cour pontificale pour reprendre sa vie contemplative et il s'installa en Calabre, avec de nouveaux compagnons. Ce fut l'origine de l'ermitage de Sainte-Marie de la Tour. Le 6 octobre 1101, après avoir rassemblé ses frères autour de lui, il professa solennellement devant eux sa foi chrétienne et, quittant ce monde éphémère, il put jouir enfin pleinement de l'intimité avec le Dieu dont il avait tant désiré voir la Face.


Retour